Les 14 papes qui ont choisi le nom de Léon

De l’époque des anciens Romains à nos jours, découvrons qui étaient les 14 papes qui ont choisi le nom de Léon et ce qu’ils ont accompli.

Au fil des siècles, 14 papes ont décidé de se nommer Léon. Certains d’entre eux ont traversé des périodes troublées, d’autres sont devenus célèbres pour leurs décisions cruciales. Chacun, à sa manière, a laissé une empreinte dans l’histoire de l’Église. Dans cet article, nous découvrons ce qu’ils ont fait, quand ils ont vécu et pourquoi on se souvient encore d’eux aujourd’hui.

Léon Ier (440-461) – « le Grand »

À la tête de l’Église alors que l’Empire romain s’effondrait, Léon Ier est considéré comme l’un des plus grands papes de l’histoire. Lorsque le roi des Huns, Attila, menaçait d’envahir Rome, Léon le rencontra et le convainquit de battre en retraite. C’était également un grand écrivain : l’un de ses textes les plus célèbres a servi à clarifier qui est Jésus dans la foi chrétienne. Pour toutes ces raisons, il fut surnommé « le Grand ».

Léon II (682-683) – Le pape musicien

Il ne resta pape que moins d’un an, mais se distingua par sa passion pour le chant et la musique utilisés dans les célébrations religieuses. Il vécut à une époque où l’Église cherchait à clarifier certaines idées fausses sur Jésus. Il contribua à condamner une hérésie appelée monothélisme, selon laquelle Jésus, bien qu’ayant deux natures (humaine et divine), n’avait qu’une seule volonté, celle de Dieu. L’Église affirma au contraire que Jésus a deux volontés, l’une humaine et l’autre divine, toutes deux complètes et parfaites.

Léon III (795-816) – Le couronnateur de Charlemagne

Ce pape renforça l’alliance entre l’Église et l’Empire à Noël 800, en couronnant Charlemagne empereur. Cela marqua la naissance du Saint Empire romain. À cette époque, l’Église et les rois collaboraient étroitement, mais les problèmes politiques n’étaient pas absents. Léon réussit à conserver son autorité malgré diverses accusations portées contre lui.

Léon IV (847-855) – Les murs léonins

Pendant son pontificat, Rome fut attaquée par des pirates sarrasins. Léon IV décida alors de construire de nouvelles murailles pour défendre la ville, qui sont encore aujourd’hui appelées « Mura Leonine ». Ces murailles se trouvent dans le quartier Borgo, à Rome, et entourent une partie de la Cité du Vatican, protégeant notamment la zone de la basilique Saint-Pierre. C’était également un pape qui prenait soin des monastères et de l’ordre parmi les religieux. Il appartenait à l’ordre de Saint-Benoît, c’est-à-dire qu’il était moine bénédictin. Cet ordre religieux a été fondé au VIe siècle par Saint Benoît de Nursie et repose sur la règle « ora et labora », c’est-à-dire « prie et travaille ». Les bénédictins accordaient une grande importance à la vie communautaire, à la prière quotidienne, à l’étude et au travail manuel. Léon IV a intégré ces valeurs dans sa conduite en tant que pape, recherchant l’ordre et la discipline dans l’Église.

Léon V (903) – Le pape au pontificat très court

Il fut pape pendant quelques mois seulement, puis fut emprisonné par Christophe, qui s’autoproclama pape. Léon V vécut à une époque appelée Saeculum obscurum (siècle obscur), une période de l’histoire de l’Église où le pouvoir papal était fortement influencé par de puissantes familles romaines et des luttes politiques locales. À cette époque, l’élection des papes était souvent décidée davantage par la force militaire et les intrigues que par la spiritualité ou le consensus du clergé. Son très court pontificat reflète le climat instable et violent de ces décennies.

Léon VI (928) – En des temps difficiles

Comme Léon V, il vécut en pleine période du Saeculum obscurum de l’histoire papale, une période entre le IXe et le Xe siècle où la papauté était fortement contrôlée par de puissantes familles aristocratiques romaines, telles que les comtes de Tusculum. Les papes de cette époque avaient peu de liberté et étaient souvent choisis ou destitués par ces familles en fonction de leurs intérêts. Léon VI ne parvint pas à laisser une empreinte historique importante en raison précisément de ce climat d’instabilité permanente et de manque d’autonomie. Son pontificat fut également très court, puisqu’il ne dura que quelques mois.

Léon VII (936-939) – Le pape des réformes

Il voulait améliorer l’Église et invita donc à Rome un moine important, Odon de Cluny. Ensemble, ils tentèrent de ramener l’ordre et la spiritualité dans de nombreux monastères.

Léon VIII (963-965 ?) – Le pape controversé

Son élection fut obscure : il fut choisi alors qu’il y avait déjà un autre pape, ce qui explique pourquoi certains le considèrent comme un antipape. Cependant, après divers événements, il fut accepté comme légitime. Il vécut à une époque où les empereurs avaient un grand pouvoir sur l’Église.

Léon IX (1049-1054) – Le réformateur courageux

Il tenta de purifier l’Église des abus tels que la vente de charges religieuses (simonie) et le mariage des prêtres. Il participa également à un événement important : le schisme de 1054, c’est-à-dire la séparation entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe.

Léon X (1513-1521) – Le pape de la Renaissance

Giovanni de’ Medici, fils de Lorenzo le Magnifique, était un grand amateur d’art et de culture. Sous son règne, Rome s’est remplie de beautés, mais c’est aussi le pape qui a dû lutter contre les idées de Martin Luther. Il n’a pas pu empêcher la naissance de la Réforme protestante, qui a divisé l’Église de manière durable.

Léon XI (1605) – Le pape d’un mois

Il ne fut pape que pendant 27 jours. Il mourut peu après son élection des suites d’une maladie. C’est pourquoi on se souvient surtout de lui pour la très courte durée de son pontificat.

Léon XII (1823-1829) – Le pape restaurateur

Après les guerres napoléoniennes, beaucoup voulaient changer l’Église. Léon XII, quant à lui, chercha à la ramener à l’époque précédente en renforçant les anciennes règles. Il était opposé aux idées nouvelles de l’époque, telles que la liberté de pensée et de presse.

Léon XIII (1878-1903) – Le pape des travailleurs

C’était un pape très cultivé et attentif aux problèmes sociaux. Il a écrit une encyclique célèbre, la Rerum Novarum, dans laquelle il défendait les droits des travailleurs, demandant justice et des conditions plus humaines. Il a également cherché à dialoguer avec le monde moderne, tout en restant fidèle à la doctrine de l’Église.

Léon XIV (2025-) – Le pape augustinien

Élu en 2025, Robert Francis Prevost est le premier pape américain et appartient à l’ordre de Saint-Augustin. Il a longtemps vécu au Pérou, où il a fait mission parmi les plus pauvres. Son choix de nom est un hommage à Léon XIII et à son engagement en faveur de la justice sociale. Son pontificat vient de commencer, mais beaucoup espèrent qu’il sera un pont entre la tradition et l’avenir.

Le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a confirmé que le choix du nom Léon fait référence à Léon XIII et à la doctrine sociale de l’Église, en particulier à l’encyclique Rerum Novarum, considérée comme la première encyclique sociale de l’Église catholique.

Le choix du nom Léon pourrait également faire référence à Frère Léon, le moine du XIIIe siècle qui fut un grand compagnon de saint François d’Assise. En choisissant un tel nom, le nouveau pape pourrait également signaler une très forte continuité avec François, qui a pris le nom du saint.